II - Principes comptables et
méthodes d'évaluation
II.2
Les méthodes d'évaluation
II.2.1
Evaluation des immobilisations corporelles et incorporelles
a)
Valeur à l'entrée dans le patrimoine
b)
Valeur à l'arrêté des comptes
a)
Valeur à l'entrée dans le patrimoine
a)
Valeur à l'entrée dans le patrimoine
b)
Valeur à l'arrêté des comptes
c)
Valeur à la sortie du patrimoine
II.2.4
Evaluation des comptes de tiers
a)
Valeur à l'arrêté des comptes
b)
Cas de créances et dettes libellées en devise étrangères
III - Spécificités de
fonctionnement des comptes
III.1
Spécificités de fonctionnement des comptes de bilan
III.1.1
Utilisation des comptes
III.1.2
Particularités du plan de comptes
a)
Classement des emprunts et des prêts
b)
Frais immobilisés et immobilisations incorporelles
III.2
Spécificités de fonctionnement des comptes de gestion
III.2.1
Présentation des charges et des produits
III.2.2
Particularités du plan de comptes
III.3
Spécifités de fonctionnement des comptes de charges calculées
III.3.1
Fonctionnement des comptes d'amortissements
III.3.2
Fonctionnement des comptes de provisions
III.4
Spécificités de fonctionnement des comptes de stock
a)
Suivi des marchandises, matières premières, fournitures et autres
approvisionnements achetés.
c) Cas des stocks en cours de route
V - Autres éléments de le
SYSCOHADA
V.1
Livres comptables obligatoires
VII. COMMENTAIRES POUR LA
MISE EN APPLICATION
Le SYSCOHADA est une
charte relative au droit comptable portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises exerçant dans les Etats-parties au traité relatif
à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA).
Le SYSCOHADA
comprend :
- un texte de base
divisé en 98 articles ;
- un Plan comptable
général joint au texte de base, divisé en dix parties:
Présentation : Cadre
conceptuel et structure du plan comptable.
Titre I :
Terminologie
Titre II : Etats
financiers
Titre III: Liste des comptes
Titre IV: Fonctionnement des comptes
Titre V : Tableau de
correspondance entre comptes et postes des états financiers
Titre VI :
Dispositions spéciales
Titre VII : Système
minimal de trésorerie "'
Titre VIII : Comptes
consolidés "'
Titre IX: Comptabilité analytique de gestion "'
En ce qui
concerne le projet du SYSCOHADA relatif au Droit comptable prévu par le Traité de
l'OHADA, les objectifs sont plus vastes et visent les
points suivants :
Selon le
SYSCOHADA, le champ d'application est très large : « sont astreintes à la
mise en place d'une comptabilité les entreprises soumises aux dispositions du
Code de Commerce, les entreprises publiques et para-publiques,
les coopératives, les sociétés mixtes et, plus généralement, les entités
produisant des biens et des services marchands ou non marchands, dans la mesure
où elles exercent des activités économiques ou désintéressées qui se fondent
sur des actes répétitifs » (article 2).
Par contre, le
SYSCOHADA exclut de son champ d'application les banques, les
établissements financiers, les compagnies d'assurances, ainsi que les
entreprises soumises aux règles de la comptabilité
publique.
II.1 les principes comptables
II.2 Les méthodes d'évaluation
Le SYSCOHADA retient, conformément aux pratiques internationales,
huit principes comptables fondamentaux, qui font l'objet d'explications au
niveau du cadre conceptuel: .
Ø
prudence (dans le sens « appréciation raisonnable
des événements et des opérations »)
Ø
permanence des méthodes (dans le temps et dans
l'espace; les changements de méthodes sont réservés à des cas exceptionnels et
sous des conditions très strictes)
Ø
le bilan d'ouverture d'un exercice doit correspondre
au bilan de clôture de l'exercice précédent (d'où l'interprétation stricte de
la non imputation de l'impact des changements de méthodes au niveau des
capitaux propres, sauf dans le cadre d'un changement de réglementation
comptable) ; spécialisation des exercices (avec la reconnaissance de la notion
d'événements survenus postérieurs à la clôture de l'exercice)
Ø
coût historique (avec la possibilité, dans des
conditions fixées par les Autorités compétentes, d'opérer des réévaluations
libres ou légales)
Ø continuité d'exploitation (notion de « going concern » en anglais)
Ø
transparence (à rattacher aux notions de régularité,
de communication claire et loyale de l'information, de non compensation)
Ø
importance significative (sont significatifs, et
doivent par conséquent être retenus au niveau de l'arrêté des comptes, « tous
les éléments susceptibles d'influencer le jugement que les destinataires des
états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et
le résultat de l'entreprise »).
Par contre, le
SYSCOHADA n'a pas retenu le principe de «
prééminence de la réalité sur l'apparence ».
Cependant :
Ø
le Plan comptable du
SYSCOHADA prévoit le maintien à l'actif des effets escomptés non échus ;
Ø
le SYSCOHADA retient quatre
autres applications particulières :
Le SYSCOHADA, sur la base des concepts internationaux, place
la notion d'"image fidèle" («une» et non «l'»)
comme un objectif assigné à la comptabilité ; ce n'est donc pas un principe
comptable.
Ce
concept s'analyse comme suit:
- par postulat,
le respect de la règle (appliquée de bonne foi) permet d'obtenir l'image
fidèle visée;
-
dans l'état annexé, il doit être fait mention explicite des options retenues et compléments d'information
significatifs, justifiés et explicités.
II.2.1
Evaluation des immobilisations corporelles et incorporelles
II.2.4
Evaluation des comptes de tiers
Le
SYSCOHADA et son cadre conceptuel
sont beaucoup plus développés et précis que l'ancien
le plan OCAM.
a)
Valeur à l'entrée dans le patrimoine
b)
Valeur à l'arrêté des comptes
Pour les biens acquis, on retient la valorisation au coût direct, comprenant :
-
le prix définitif d'achat (hors subventions et escomptes), après
remises/rabais/ristournes
-
les frais directs d'achat (internes ou externes) : droits de douane, taxes non
récupérables, commissions, assurances
- les frais de montage, d'installation et de mise en
état d'utilisation
-
les charges financières (jusqu'à la date d'entrée du bilan dans le patrimoine :
cas de préfinancements), si elles sont directement rattachables à l'opération
d'achat.
Pour les biens produits (fabriqués), on retient la valorisation au coût complet
de production, comprenant:
-
le coût d'acquisition des matières et fournitures ;
- les charges directes de production (internes ou
externes) ;
- les charges indirectes de production « dans la mesure
où l'on peut raisonnablement les rattacher à la production »
-
les charges financières (jusqu'à la fin du processus de production) ;
- les pertes, rebuts, déchets de caractère inévitable
et normal ;
-
sont exclues les charges d'administration générale et les charges
de sous-activité.
Au titre des cas particuliers, le
SYSCOHADA précise des règles d'évaluation
classiques, à savoir:
-
pour les biens apportés : valorisation à la valeur d'apport de la convention ;
-
pour les biens acquis à titre gratuit : valorisation à la valeur actuelle ;
-
pour les biens obtenus par échange : valeur actuelle du lot dont l'estimation
est la plus sure.
Le
SYSCOHADA maintient l'application des principes (internationaux) d'amortissements
et de provisions au titre de la constatation des dépréciations.
L'amortissement est à calculer sur la durée probable d'utilisation du bien, sur
la base de la différence : coût d'entrée - valeur résiduelle probable (en
général, cette dernière valeur sera retenue pour zéro).
«
Le choix du mode de répartition (linéaire, dégressif, variable, ...) relève de
la politique et de la gestion de l'entreprise, dans le respect des principes
comptables retenus (...) ».
La valorisation à l'inventaire doit s'opérer sur le critère de la valeur
actuelle, qui « est une valeur d'estimation du moment qui s'apprécie en
fonction du marché et de l'utilité du bien pour l'entreprise ». Cette notion
fait donc référence au principe de la continuité d'exploitation.
Il est précisé qu'une provision n'est à ajouter aux amortissements que « si son
montant est significatif par rapport à la valeur comptable nette du bien ; si
tel n'est pas le cas on ne constate pas la provision, en tenant ainsi compte du
caractère nécessairement approché des amortissements pour dépréciation comme
évaluation de la dépréciation effective ».
a)
Valeur à l'entrée dans le patrimoine
La
notion de coût d'achat s'applique : les frais accessoires sont donc à inclure
dans la valeur d'entrée, contrairement à la pratique française (mais cette règle
d'évaluation est compatible avec
le
référentiel de l'International Accounting Standards Committee).
Pour les titres de participation, il faut déterminer la valeur actuelle,
impliquant une évaluation des sociétés concernées, « en relation étroite avec
l'activité pour l'entreprise donc en tenant compte notamment des complémentarités
voire des synergies d'ordre commercial, technologique ou économique ».
Pour les (autres) titres immobilisés et les titres de placement, on retient le
cours moyen boursier du dernier mois de l'exercice.
c) Valeur à l'arrêté des comptes
Conformément aux pratiques antérieures du plan OCAM, il est maintenu le
principe de la comptabilisation d'une provision pour dépréciation en cas de
moins-value latente.
Il faut cependant relever que la provision pour dépréciation des titres de
placement est à enregistrer comme une charge externe (décaissable)
afin de ne pas la laisser en « dotations » (elle n'est donc pas neutralisée
dans la capacité d'autofinancement).
Au bilan, seule la valeur
nette est donc mentionnée.
Cette pratique comptable est différente de celle
retenue en France.
a) Valeur à
l'entrée dans le patrimoine
b) Valeur à l'arrêté des comptes
c) Valeur à la sortie du patrimoine
Il est retenu valorisation selon les concepts de coût d'achat direct /coût de
production complet comme pour les immobilisations.
Le coût d'entrée exclut les charges commerciales, les charges d'administration
générale, le coût de stockage, les pertes et gaspillages de caractère
accidentel et le coût de la sous - activité,
conformément à la pratique internationale.
A l'inventaire, on retient la notion de valeur
actuelle correspondant à la valeur de marché.
Les éventuelles dépréciations sont à constater comme des charges décaissables ; par conséquent, le bilan reprend la seule valeur
nette, et les dotations aux provisions sont considérées comme des charges décaissables (qui ne sont donc pas neutralisées dans le calcul
de la capacité d'autofinancement).
Il est retenu deux méthodes d'évalution
- soit la règle du Premier Entré-Premier Sorti (ou FIFO en anglais),
- soit le coût moyen pondéré (celui-ci
pouvant être calculé après chaque entrée, ou sur la durée moyenne de stockage).
a)
Valeur à l'arrêté des comptes
b) Cas
de créances et dettes libellées en devise étrangères
Il faut appliquer le principe de prudence par voie de constatation des provisions
Ces dépréciations
sont à constater comme des charges décaissables ; par conséquent, le bilan reprend la seule valeur nette, selon la même pratique
que celle utilisée pour les stocks.
La valeur d'entrée (en F CFA) doit être issue d'une conversion du cours de
change :
-
de la date de formalisation de l'accord des parties, pour les opérations
commerciales
-
de la date de remise des devises, pour les opérations financières.
En cas d'opération de couverture de change : les éléments sont immédiatement
convertis au cours de couverture (en contrepartie du résultat financier), et
ceci de manière définitive.
A l'inventaire, les créances et les dettes sont à
convertir au cours de clôture des devises concernées, en contrepartie des
postes d'attente :
- à l'actif du bilan : « écarts de conversion - actif »
pour les pertes latentes ;
-
au passif du bilan : « écarts de conversion - passif » pour les gains latents.
A l'arrêté des comptes, les pertes latentes doivent
faire l'objet d'une provision pour perte de change (les gains latents n'étant
pas à enregistrer au compte de résultat).
Cette
pratique est donc identique à celle retenue par le Plan Comptable Général
Français.
Deux
exceptions sont cependant prévues au titre de la constatation de la provision
pour perte de change :
Article
51 : « Exceptionnellement, lorsqu'un emprunt est contracté (ou qu'un prêt est
consenti) à l'étranger pour une période supérieure à un an, la perte ou le gain
résultant à la clôture de l'exercice de la conversion en francs CFA de
l'emprunt ou du prêt en devises peut être étalé sur la durée restant à courir
jusqu'au dernier remboursement ou encaissement, en proportion des remboursements
ou encaissements à venir prévus au contrat. Le gain futur total ou la perte
future totale est recalculé à la fin de chaque exercice et leur montant
potentiel est mentionné dans l'état annexé ».
Article
52 : « Lorsque les opérations traitées en monnaies étrangères sont telles
qu'elles concourent à une position globale de change au sein de l'entreprise,
le montant de la dotation à la provision pour pertes de change est limité à
l'excédent des pertes probables sur les gains latents afférents aux éléments
inclus dans cette position.
Pour
l'application de cette disposition, la position globale de change s'entend de
la situation, devise par devise, de toutes les opérations engagées
contractuellement par l'entreprise, même si elles n'ont pas encore été
inscrites dans les comptes.
De
plus, le calcul du montant de la provision pour pertes de change doit être
ajusté en fonction de l'échéance des éléments inclus dans la position globale
de change. »
III.1
Spécificités de fonctionnement des comptes de bilan
III.2
Spécificités de fonctionnement des comptes de gestion
III.3
Spécifités de fonctionnement des comptes de charges calculées
III.4
Spécificités de fonctionnement des comptes de stock
Le Plan comptable du
SYSCOHADA retient une codification décimale (à 3 ou 4
chiffres) des comptes avec neuf classes, ayant les codes 1 à 9 :
Comptabilité générale
Les
classes 1 à 5 se rapportent aux comptes de bilan :
Classe
1 : comptes de ressources durables (capitaux propres
et dettes financières) ;
Classe
2 : comptes d'actif immobilisé (charges immobilisées
et immobilisations incorporelles, corporelles et financières) ;
Classe
3 : comptes de stocks ;
Classe
4 : comptes de tiers (créances de l'actif circulant
et dettes du passif circulant) ;
Classe
5 : comptes de trésorerie (titres de placement, valeurs
à encaisser, comptes bancaires et caisse).
Les
composantes du résultat sont,
d'une part, les classes 6 et 7 enregistrant les charges et les
produits des activités ordinaires
et, d'autre part, la classe 8 réservée aux comptes de charges
et produits hors activités ordinaires :
Classe
6 : comptes de charges des activités ordinaires
(charges d'exploitation et charges financières) ;
Classe
7 comptes de produits des activités ordinaires (produits d'exploitation et
produits financiers) ;
Classe
8 : comptes des autres charges et des autres produits (participation des
travailleurs, subventions d'équilibre, cessions d'immobilisations, impôts sur
le résultat, ...).
Comptabilité des engagements et Comptabilité analytique de gestion.
La
classe 9 a été réservée aux opérations de la comptabilité des engagements et à
la CAGE.
III.1.1 Utilisation
des comptes
III.1.2 Particularités du plan de comptes
Comme le bilan est présenté sous une forme fonctionnelle (et non par critère de
liquidité/exigibilité), il est utilisé la notion de comptes rattachés.
Exemples
:
-
au poste de fournisseurs : sont à rattacher les effets à payer/les factures non
parvenues (charges à payer) ;
-
au poste de clients : sont à rattacher les effets à recevoir/les factures à
établir (produits à recevoir) ;
-
au poste des emprunts et des créances : sont à rattacher les intérêts courus.
Les
notions de «compte de régularisation» sont donc uniquement réservées aux
charges et produits constatés d'avance.
Le bilan doit faire apparaître la notion d'actif et de passif « les activités
ordinaires » (HAO), en symétrie avec l'analyse opérée au niveau du compte de
résultat. Est qualifié HAO un élément qui, de par sa nature, est non lié à
l'activité ordinaire.
Pour
l'actif immobilisé, on procède à un renvoi en bas de page pour le montant brut
et le montant net.
Pour
l'actif circulant, il est mis en évidence un poste HAO comprenant les stocks
HAO, les créances sur cessions d'immobilisations et les autres créances HAO.
Pour
les dettes financières et ressources assimilées, on procède à un renvoi en bas
de page.
Pour
le passif circulant, il est mis en évidence un poste HAO comprenant les
fournisseurs d'investissements et les
autres dettes HAO.
Cette mention des éléments HAO au titre de l'actif circulant n'est cependant à
opérer que si ceux-ci représentent plus de 5 % du total de la rubrique concernée.
Au niveau de la présentation du bilan, seul l'actif immobilisé est décomposé en
valeur brute/dépréciation/valeur nette. La colonne « N-1 » reprend la valeur
brute (et non la valeur nette).
a)
Classement des emprunts et des prêts
b)
Frais immobilisés et immobilisations incorporelles
Les emprunts, ainsi que les dettes financières assimilées à des emprunts (tels
les dépôts et cautionnements reçus) sont enregistrés au crédit du compte 16.
Il
en est de même pour les prêts en compte 27.
Les
dettes rattachées à des participations (compte 17) et les créances rattachées à
des participations (compte 276) sont mis en évidence de manière distincte.
Les
créances (et les dettes) n'ayant pas le caractère de prêts (et d'emprunts) sont
enregistrée en classe 4, y compris les effets de commerce (sauf pour les valeurs
remises à l'encaissement).
La notion de « court terme/long terme » a cependant été retenue au niveau des
provisions pour charges :
-
le compte 19 est destiné à recevoir les « provisions pour charges à moyen et
long terme » qui, compte tenu de leur nature et des principes comptables, sont
des dettes probables à plus d'un an ;
-
le compte 499 est destiné à recevoir les « risques. à
court terme provisionnés » (à moins d'un an).
Pour le suivi des effets escomptés non échus, il est prévu le traitement suivant:
- A la date de
remise à l'escompte, le compte 415 - Clients effets escomptés non échus est
débité par le crédit du compte 412 - Clients, effets à recevoir en
portefeuille.
-
A réception du décompte bancaire, débit du compte - Banque (52,53,54) pour le
montant net, du compte 677 - Frais sur effets escomptés pour le montant des
frais bancaires et d'intérêts d'escompte par le crédit du compte 55 - Banque,
crédit d'escompte, pour le montant nominal.
-
Après la date d'échéance et dénouement de l'opération, le compte 55 - Banque,
crédit d'escompte, est débité pour le montant nominal de l'effet par le crédit
du compte 415 - Clients, effets escomptés non échus.
La notion de «charges immobilisées» constitue une rubrique séparée des immobilisations
incorporelles. Il s'agit notamment des frais d'établissement, des charges
concernant une production déterminée à venir pour laquelle il y a de fortes
chances de succès commercial et de rentabilité pour la part frais de
lancement, des frais d'acquisition d'immobilisations (droits d'enregistrement,
honoraires, commission, frais d'actes...), des frais de démarrage
d'immobilisations (préexploitation), frais d'émission
d'emprunts et des dépenses de gros entretien ou de réparations qui ne
s'incorporent pas dans une immobilisation.
Elles doivent être préalablement comptabilisées par nature de charges, et font
l'objet d'un virement à ce poste par le crédit du compte de transfert de
charges (78 ou 848 s'il s'agit de charges HAO).
Sont aussi assimilées à des charges immobilisées les primes de remboursement des
obligations.
Au niveau de l'amortissement des charges immobilisées, il est prévu que :
-
l'amortissement pour étalement des charges immobilisées sur plusieurs exercices
se fait à la clôture de chaque exercice concerné par l'écriture :
Débit 6810- Dotation
aux amortissements des charges immobilisées
Crédit du compte 20 - Charges immobilisées (amortissement direct)
-
les charges immobilisées doivent être amorties le plus rapidement possible et
en tout état de cause à l'issue de l’exercice suivant celui au cours duquel
elles ont été engagées avec un minimum de 1/5è par exercice ;
-
aucune distribution de bénéfice ne peut intervenir avant amortissement complet
des frais d'établissement.
Pour
cette raison, il est admis qu'en cas de bénéfices suffisants le plan
d'amortissement initial ne soit pas mené à son terme et qu'à l'issue d'un
exercice la totalité des charges non encore amorties le soient globalement et
intégralement pour permettre la distribution de dividendes.
Quant aux immobilisations incorporelles (comprises dans l'actif
immobilisé), elles comprennent : les frais de recherche et de développement /
les concessions, brevets, licences et marques / les logiciels / le fonds
commercial / les autres droits incorporels.
III.2.1
Présentation des charges et des produits
III.2.2 Particularités du plan de comptes
Le
SYSCOHADA conserve l'analyse par nature.
Mais il est procédé à une distinction
entre :
-
les charges (classe 6)
-
et les produits (classe 7) relevant des activités ordinaires,
-
et les charges et les produits (classe 8) relevant des activités non
ordinaires (HAO).
Les
éléments HAO le sont en fonction de leur nature non liée à l'activité
ordinaire, et non en fonction de termes moraux (exemple : amendes fiscales ou
pénales) ou d'opportunité (exemple : importance du
montant).
Il est ainsi précisé que « pratiquement les produits et charges HAO sont liés à
des changements de structure (significatifs) ou de stratégie de l'entreprise,
ou à des changements importants dans l'environnement (exemple : modification
de la législation commerciale ... qui impliquera sans doute un changement de la
stratégie et des investissements de la firme).
C'est pourquoi les opérations relativement légères et régulières d'investissement
- financement (renouvellement du « parc de matériel sans novation profonde) ne
doivent pas êtres traitées en « HAO », mais être « remontées » dans les
activités ordinaires ».
La classe 8 récapitulant les éléments HAO se présente comme suit:
81 - Valeur comptable des cessions
d'immobilisations
82 - Produits des cessions d'immobilisations
83 - Charges « hors activités ordinaires »
831 - Charges HAO
constatées
839 - Charges HAO
provisionnées
84 - Produits « hors activités ordinaires »
841 - Produits HAO
constatés
842 - Réintégration des
plus-values a réinvestir
848 - Transfert de
charges à immobiliser
849 - Reprise de charges
HAO provisionnées
85 - Dotations HAO
851 - Dotations HAO (hors
plus-value à réinvestir)
852 - Dotations aux
plus-values à réinvestir
86 - Reprise HAO sur dotations, subventions, écarts
861 - Reprise HAI sur
dotations
862 - Reprise de
dotations pour plus-values à réinvestir
863 - Reprise d'écarts de
réévaluation
864 - Reprise de
subventions d'investissement
Les éléments « participation des salariés » et « impôt sur le résultat » sont
présentés en charges séparées, ni ordinaires, ni HAO.
Il faut remarquer que seule la charge d'impôt exigible est à mentionner au
compte 89, à l'exclusion des impositions différées. Toutefois, le compte de
provision pour impôts (195) est à réserver à des cas spécifiques d'éléments
significatifs imposés de manière échelonnée (à faire apparaître en contrepartie
du compte 851).
Les subventions d'investissement s'enregistrent, pour leur montant net, dans le
compte 14 au niveau des capitaux propres.
La
reprise annuelle s'opère annuellement en contrepartie du compte 864 pour une
somme égale :
-
soit au montant de la dotation de l'exercice aux comptes d'amortissements des
immobilisations - ou fractions d'immobilisations - amortissables acquises ou
créées au moyen de la subvention ;
-
soit à une somme déterminée en fonction du nombre d'années pendant lesquelles
les immobilisations non amortissables acquises ou créées au moyen de la
subvention sont inaliénables aux termes du contrat, d'une somme égale au
dixième du montant de la subvention.
En ce qui concerne les opérations faites pour le compte de tiers, le Plan Comptable
précise que le compte de débours (en classe 4) doit être utilisé si les
mouvements ont été opérés en qualité de mandatai:e.
Les services extérieurs comprennent notamment :
-
les redevances de crédit-bail ;
-
les primes d'assurance ;
-
les dons.
Les éléments sur exercices antérieurs sont rattachés par nature (ils ne sont
pas HAO).
Les pertes de change font partie des « frais financiers et charges assimilées
».
Le compte 79 de transfert de charges s'utilise dans les cas suivants :
-
pour la constatation des charges immobilisées à l'actif du bilan ;
-
pour le remboursement des frais divers (hors débours portés eh classe 4) ;
-
pour les primes à l'embauche ;
-
pour les indemnités d'assurances.
Pour les
contrats s'échelonnant sur plusieurs exercices, la méthode de base est la
méthode à l'achèvement. Toutefois, il peut être comptabilisé - dans des
conditions très précises - une quote-part du
résultat bénéficiaire (écriture : 417 à 753).
Le SYSCOHADA
reconnaît aussi la méthode à l'avancement.
En matière de sociétés en participation, le
SYSCOHADA distingue deux cas :
- soit chaque co-participant enregistre dans ses comptes (par nature) les opérations qu'il traite avec les tiers (le résultat apparaît alors par différence entre les produits et les charges) ;
- soit le contrat prévoit la nomination d'un gérant : celui-ci comptabilise les opérations et opère la répartition entre les co-participants (par l'utilisation des comptes 652 et 752).
Les mises de fonds sont à enregistrer au compte 463.
S'il existe un gérant, les comptes 1711 et 2761 seront à utiliser.
Des règles particulières sont prévues pour les opérations réalisées dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique. Le SYSCOHADA fixe que « les résultats (...) ne sont appréhendés, par les membres participants, que pour autant qu'une décision de distribution de résultat est intervenue » (s'il s'agit d'un bénéfice distribué : imputation au compte 772 de produits financiers).
III.3.1
Fonctionnement des comptes d'amortissements
III.3.2 Fonctionnement des comptes de provisions
Comme indiqué précédemment, la modalité de calcul est - en principe - celle de la répartition de la valeur sur la durée probable d'utilisation du bien, après prise en compte de la valeur résiduelle probable.
La comptabilisation s'opère, par principe, par:
- le débit du compte 68 - dotations aux amortissements ;
- le crédit du compte 28 - amortissements pour dépréciation.
Cette comptabilisation s'applique aussi au titre du complément éventuel d'amortissement afférent aux immobilisations disparues, mises hors services ou au rebut.
Pour les charges immobilisées, il n'y a pas de compte d'amortissements (l'imputation s'opère directement au compte 20).
Lorsque les dispositions fiscales en vigueur autorisent des méthodes d'amortissements accélérées (amortissement dégressif, etc) et imposent la comptabilisation effective des amortissements fiscaux pratiqués, il importe de faire apparaître distinctement l'amortissement technique et économique normal au compte 68 et le complément d'amortissement fiscal autorisé
au débit du compte 85 - Dotations HAO
par le crédit du compte 151 - Provisions pour amortissements fiscaux dérogatoires.
Le SYSCOHADA précise le mode de comptabilisation des plus-values à réinvestir:
- "Les plus-values de l'exercice sont constatées par différence entre les comptes
81- Valeur comptable des cessions d'actif
et 82 - Produits des cessions d'actif.
- A la clôture de l'exercice, l'engagement de réemploi de la plus-value dans les limites autorisées par la législation fiscale est constaté
au débit du compte 852- Dotation aux plusvalues à réinvestir
par le crédit du compte 152 - Provisions pour plus-values de cessions à réinvestir.
- En l'absence de réinvestissement au cours de l'exercice suivant; la provision doit être reprise intégralement:
Débit 152 - Provisions pour plus-values de cession à réinvestir
Crédit 862 - reprise de dotations pour plusvalues à réinvestir.
En cas d'utilisation de la plus-value conformément à son objet, le bien donnera lieu à un amortissement calculé dans les conditions de droit commun.
En revanche, annuellement, la différence entre l'amortissement calculé globalement sur la valeur d'entrée du bien et l'amortissement calculé sur la base de son prix de revient diminué de la plus-value donne lieu à reprise partielle pour ce montant de la plus-value à réinvestir par l'écriture :
Débit 152 - Provisions pour plus values de cession à réinvestir
Crédit 862 - Reprise de dotations pour plusvalues à réinvestir.
Comme indiqué précédemment, il existe quatre types de provisions :
- les provisions pour charges à moyen et long terme (compte 19) ;
- les provisions pour dépréciation, attachées à chaque compte d'actif (compte 29 pour les immobilisations, compte 39 pour le stocks, compte 49 pour les créances, compte 59 pour les titres de placement et autres comptes de trésorerie) ;
- les « risques à court terme » provisionnés (compte 499) ;
- les provisions réglementées (compte 15), issues de dispositions fiscales particulières.
La dotation s'enregistre au débit par:
- un compte 659 - « charges provisionnées » (ou compte 679 si d'ordre financier) pour les dépréciations d'actif circulant (stocks / clients / trésorerie) à court terme et pour les risque à court terme (compte 499) ;
- un compte 69 - « dotations aux provisions » pour les dépréciations d'actif immobilisé, et pour les charges h moyen et long terme (compte 19) (compte 691 si d'ordre d'exploitation ou compte 697 si d'ordre financier) ;
- un compte 839 (court terme) ou 851 (long terme) s'il s'agit de dotations HAO (le compte 852 étant réservé au suivi des plus-value à réinvestir), notamment au titre des dotations aux comptes de provisions réglementées (15).
La reprise doit s'opérer par un compte de résultat symétrique à celui de la dotation :
- compte 759 pour les reprises de charges passionnées (par symétrie du compte 659) ;
- compte 79 pour les reprises de dotations (par symétrie du compte 69) ;
- compte 849 pour les reprises HAO court (par symétrie du compte 839) ou 861 pour les reprises HAO long terme (par symétrie du compte S51) (pour les plus-values à réinvestir : compte 862 comme mentionné supra).
Au niveau du calcul de la capacité d'autofinancement, il faut relever que le SYSCOHADA retient la qualification de charges externes (« décaissables ») pour les charges provisionnées (nettes de reprises). Aussi, les comptes 659 et 759 n'entrent pas dans le calcul de la capacité d'autofinancement, s'agissant de « dotations courtes, décaissables à court terme ». Il en est de même pour les comptes HAO mouvementés aux comptes 839 et 849.
a) Suivi des marchandises, matières premières,
fournitures et autres approvisionnements achetés.
c) Cas des stocks en cours de route
La comptabilisation des stocks peut s'opérer selon la méthode de l'inventaire intermittent, ou selon la méthode de l'inventaire permanent, les schémas d'écritures étant semblables.
Le prix d'achat est à comptabiliser dans une subdivision du compte 60 (par nature). Les frais accessoires d'achat sont à comptabiliser dans les comptes 61/62/64/65/67 par nature (sauf pour les droits de douane, qui doivent s'imputer au compte 60).
Les escomptes de règlement sont à porter au crédit du compte 773 de produits financiers.
Les avoirs au titre des rabais/remises/ristournes sont à comptabiliser au crédit du compte 609 (s'ils sont connus hors facture d'achat en principal).
Le Plan Comptable précise que « lorsque les factures (d'achat ou de frais) concernent une seule catégorie de marchandises comptablement identifiée, alors le montant total de l'achat y compris les frais accessoires, peut être porté au compte achats ».
A l'inventaire, la valeur du stock est portée au débit du compte classe 3 en contrepartie du compte 603 - « Variation des stocks » (ventilé par nature).
Ces stocks ne sont comptabilisés qu'à l'inventaire par le débit du compte de classe 3 en contrepartie du compte 73 - « Variation de stocks de biens et de services produits » (ventilé par nature).
Le Plan Comptable précise que : «
Lorsque l'entreprise utilise concurremment et indistinctement, une matière ou
fourniture liée (achetée) et un produit intermédiaire (fabriqué par elle), en
tous points semblables et ne se distinguant que par leur origine, elle peut
n'ouvrir qu'un seul compte, pour cette matière
et ce produit, mais, dans ce cas, elle crédite les sorties de stock par le
débit du compte 7371 - Variation stocks de produits intermédiaires et par celui
du compte 6032 - variation des stocks de matières premières et fournitures
liées suivant un prorata qu'elle détermine sous sa propre responsabilité. »
Dans le cas de l'inventaire intermittent, le compte 38 est débité à la clôture pour ses stocks non encore réceptionnés, en contrepartie du compte 603. Cette écriture est ensuite annulée lors de la réception de ces biens.
Dans le cas de l'inventaire permanent, il en est de même mais le compte 38 est ensuite réimputé au débit du compte de classe 3 concerné (avec régularisation éventuelle du compte 603).
Le SYSCOHADA a prévu trois systèmes :
- un système comptable normal (SCN) pour les entreprises dépassant les seuils visés ci-après ;
- un système comptable allégé (SCA) pour a entreprises ne dépassant pas des critères de chiffre d'affaires et de nombre de salariés petites et moyennes entreprises) ;
- un système minimal de trésorerie (SMT) pour les très petites entreprises dont les recettes sont inférieures à son seuil.
Les états financiers comprennent quatre documents, formant un tout indissociable :
- le bilan,
- le compte de résultat,
- un tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE en abréviation).
- un état annexé.
Pour ce qui concerne le bilan, il faut noter que :
Pour ce qui concerne le compte de résultat, il faut noter que :
Le TAFIRE est le document le plus original du SYSCOHADA.
IL est conçu sur la base de l'analyse générale permettant d'assurer l'équilibre du bilan : Fonds de roulement - Besoin de financement = Trésorerie.
Le TAFIRE se présente en deux parties :
a) La première partie
vise à déterminer la capacité d'autofinancement globale (CAFG),
l'autofinancement et la variation de besoin de financement d'exploitation
(BFE). C'est un document préparatoire à la deuxième partie. Il est aussi
indiqué, à titre indicatif, l'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE).
Les variations en résultant constituent soit des emplois, soit des ressources.
d'exploitation - variation du BFE - production immobilisée.
b) La deuxième partie du
TAFIRE est constituée par le tableau proprement dit. Celui-ci met en évidence
les emplois de caractère définitif ou durable à financer (opérés dans
l'exercice) et les ressources dégagées ou obtenues durant cet exercice.
- financement interne : dividendes et CAFG ; - financement par capitaux propres ;
- financement par nouveaux emprunts.
Il en ressort en total de ressources le financement net (total C)
Le SYSCOHADA ne précise pas de manière explicite le sort à
réserver :
- aux écarts de conversion (à
annuler, a priori) ;
- aux incorporations de réserves en capital (à exclure des
flux du TAFIRE, a priori) ;
- aux appels fractionnés de capital (à ne mentionner en
ressources qu'au fur et à mesure des appels, a priori) ;
- aux intérêts courus non échus rattachés aux comptes
principaux sur lesquels ils portent (à considérer strictement selon leur
imputation comptable au bilan, a priori)
;
- aux titres de placement (à considérer comme des éléments de
trésorerie, a priori).
Pour ce qui concerne l'état annexé, celui-ci « explicite et complète les trois autres états en fournissant des informations quantitatives et qualitatives d'ordre comptable et financier, susceptibles d'influencer le jugement qu'un lecteur des états peut porter sur le patrimoine, la situation financière et les résultats de l'entreprise, en raison de leur importance significative ».
L'état annexé comporte trois catégories d'informations :
- détails des options et règles comptables particulières ;
- détails de certains comptes (et mouvements) ;
- autres informations.
Ces catégories sont, en fait, sous divisées en deux blocs :
- d'une part, les informations jugées comme « obligatoires » de par leur caractère essentiel pour permettre la lecture des comptes (exemples : mention des options comptables, commentaires sur les changements de méthodes, détails des contrats de crédit-bail, analyse des échéances des créances et des dettes, mention des engagements hors bilan, etc.) ;
- et d'autre part, les informations à ne fournir que si elles présentent un caractère significatif en regard de l'intérêt pour le lecteur des états financiers (exemples : mouvements de certains postes, détails des éléments HAO, nature des différences de conversion, etc.).
Il faut noter que le montant global des rémunérations des membres des organes de direction, administration et surveillance est classé parmi les informations à ne produire que dans le cadre de l'application du critère de l'importance significative.
V.1
Livres comptables obligatoires
Le SYSCOHADA comprend des précisions particulières sur des points non visés précédemment. Ceux-ci sont récapitulés ciaprès :
L'article 17 du SYSCOHADA précise que les livres comptables obligatoires sont au nombre de quatre:
- le journal ;
- le grand livre ;
- la balance générale ;
- le livre d'inventaire (sur lequel sont transcrits chaque année le bilan, le compte de résultat et « le résumé de l'opération d'inventaire »).
Les sept principes suivants sont à respecter en matière de traitements informatisés de la comptabilité (article 19) :
Sera notamment réputée durable tout, transcription indélébile des données qui en traîne une modification irréversible di support.
Chaque donnée, entrée dans le système de traitement par transmission d'un autre système de traitement, doit être appuyée d'une pièce justificative probante.
On peut notamment citer (article 17) :
- l'obligation de la tenue de la comptabilité en langue française et en F CFA ;
- l'emploi de la partie double ;
- l'existence de pièces justificatives classées
- le respect de l'enregistrement chronologique des opérations (avec une procédure de garantie du caractère définitif des enregistrements « par période préalablement déterminée qui ne peut excéder cinq semaines »)
- l'obligation du recours à la liste de comptes du Plan Comptable.
Le SYSCOHADA en matière de comptabilité constitue donc un document important.
Il constitue la nécessaire modernisation du précédent cadre comptable défini par l'OCAM, et contient des solutions techniques innovantes, surtout au titre de la conception de tableau de financement des emplois et ressources (le célèbre TAFIRE ...), bien que l'essentiel de la conception des techniques soit tiré de la pratique du Plan Comptable Français 1982 (cas notamment de l'évaluation des éléments libellés en devises, l'application des règles de consolidation, ...).
La mise en oeuvre d'une telle réforme n'est, cependant, pas aisée.
Elle doit s'insérer, en effet, dans un ensemble d'autres évolutions juridiques, s'inscrivant dans le même sens de modernisation et de meilleure compatibilité avec les pratiques internationales, mais pas toujours en adéquation avec la « réalité locale » (exemple : la structure actuelle des greffes des tribunaux de commerce ne semble pas adaptée aux nouvelles dispositions arrêtées par l'OHADA).
Une autre contrainte importante à relever est celle de la diffusion de ces nouvelles dispositions au secteur scolaire et éducatif.
A titre illustratif, le SYSCOHADA en matière comptable est développé sur près de 800 pages ; comment ce texte sera-t-il dûment diffusé aux enseignants et élèves, alors même que dans certaines villes il manque encore de « tout » (c'est-à-dire ... l'essentiel !) pour réaliser un enseignement technique (livres adaptés, cahiers, fournitures administratives, craie et tableaux, sans même parler de la micro-informatique, ...) ?
L'évolution des textes nécessite un effort de formation
- recyclage - encadrement du personnel éducatif, qui ne semble pas avoir été
pris à sa juste mesure à ce jour.
Il ne fait pas de doute que les sociétés françaises, ayant des filiales dans la zone Franc, ne pourront que se réjouir de l'application de la réforme comptable présentée précédemment - qui assure une compatibilité « à plus de 95 % » avec le système français.
Par contre, le succès de cette réforme est moins assuré au
titre du secteur « informel », concerné par le système minimal de trésorerie,
qui n'a sans doute pas encore assimilé l'intérêt de l'analyse de la gestion.